2) Pratiques agroécologiques favorables à la ressource en eau



2.4) Échelle du paysage – le cycle court de l’eau


Une dernière échelle de pratique agroécologique pouvant être considérée est l’échelle du paysage. En effet, une pratique agroécologique est une pratique agricole visant à favoriser la production agricole en tirant parti de processus naturels et en utilisant un minimum d’intrant (eau d’irrigation, engrais, pesticides, semences, etc.). Or, un processus naturel pouvant être favoriser pour améliorer l’accessibilité à l’eau, en limitant le recours à l’irrigation, est le cycle court de l’eau, aussi appelé « cycle de l’eau verte ». Les deux noms sont parlants étant donné qu’il s’appuie sur la végétation, et notamment les arbres, pour court-circuiter le cycle long de l’eau. Le cycle court de l’eau ne retient que les étapes 2 à 4 du cycle long (voir figure 38) :
2. Formation des nuages : quand la température refroidit, les goutelettes d'eau se regroupent pour former des nuages.
3. Précipitations : Les goutelettes d'eau se rassemblent et s'alourdissent. Trop lourdes, elles tombent sous forme de pluie ou de neige.
4. Evapotranspiration (ETP) : les arbres et les plantes respirent, transpirent et se nourrissent. La transpiration est un processus continu causé par l'évaporation d'eau par les feuilles.

Le cycle court diminue la distance parcourue par une goutte d’eau, lui permettant d’être plus disponible pour des usages agricoles. C’est comme si vous faisiez une course sur un circuit et qu’au lieu que celui-ci fasse 2000 km, il n’en faisait que 500 : au résultat, la voiture passera 4 fois plus par la ligne d’arrivée pour un temps déterminé. Sauf qu’ici la voiture c’est l’eau, le circuit, c’est le cycle de l’eau et la ligne d’arrivée, c’est votre exploitation.

L’évapotranspiration correspond à 60% des précipitations totales, c’est elle qui alimente le cycle de l’eau verte. Court-circuiter le cycle long de l’eau revient à rendre l’eau plus disponible sur la terre et donc pour l’agriculture.


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Figure 38 : Le cycle court de l’eau (source : Agrocampus Ouest)

Malheureusement, en raison de multiples perturbations anthropiques (imperméabilisation des terres, déforestation, dégradation de la santé du sol, etc.), le cycle court est affaibli au profit du cycle long. Ainsi, un aménagement collectif, à l’échelle du paysage, visant à favoriser l’agroforesterie (haies, arbres intraparcellaires, bois) peut avoir des répercussions positives à l’échelle individuelle sur la disponibilité en eau de l’exploitation agricole.

D’autres cycles existent, plus ou moins subtils et plus ou moins représentatifs. Par exemple, le cycle des champignons : les spores des champignons sont susceptibles d’accroître des précipitations déjà initiées.


Pour en savoir plus :
Les 7 cycles de l'eau